Cet article est une rapide introduction au Paris japonais. D’autres articles viendront le compléter et seront l’occasion de découvrir plus largement les lieux et les gens qui le composent.

Paris est l’une des villes les plus cosmopolite au monde. Il suffit de regarder les chiffres pour s’en convaincre; 110 nationalités différentes, en France 1 étranger sur 10 habite à Paris soit environ 328 000 étrangers parisiens. Cette richesse culturelle parfois source de tensions nous offre surtout la chance de nous évader ailleurs, quelques heures le temps d’un repas ou d’une promenade.

10 000 japonais vivent à Paris

A Paris, la communauté japonaise est bien présente et active. Au dernières nouvelles on dénombrait en France environ 30.000 japonais avec près de 10.000 personnes à Paris. Environ 1 parisien sur 200 est donc japonais, il n’est donc pas rare de croiser nos amis japonais dans notre belle ville lumière. Pour comparaison, au Japon, il y a environ 7.000 expatriés français.

Pour trouver le coeur de la vie japonaise à Paris il faut se rendre dans le centre de la capitale, dans le quartier d’Opéra, près de la station de métro Pyramides. C’est la bas que l’on trouve aujourd’hui la plupart des sociétés japonaises implantées à Paris ainsi d’un nombre impressionnant de restaurants japonais.

Les JO 1964, événement clef

Mais comment est né ce quartier japonais ? Je n’ai pas vraiment la réponse, mais il existe tout de même un élément, un restaurant, un homme Takumi Ashibe qui a ouvert en 1963 le premier restaurant japonais en France non loin de l’actuel quartier japonais. M. Ashibe a été spectateur des métamorphoses de ce quartier depuis son restaurant “Takara”, rue Moliere. Lorsqu’il a ouvert son restaurant le Japon était un pays très fermé et sa culture n'intéressait que très peu d'étrangers. A l’époque il y avait moins de 500 japonais à Paris. Les Jeux Olympique de 1964 ont été un élément clé d’après M. Ashiabe :

“Vous savez, ce n'est qu'en 1964 que les japonais ont commencé à voyager. Il fallait bien remplir les avions qui amenaient les visiteurs des Jeux Olympiques au Japon dans le sens inverse ! […] A ce moment, il y avait 3 autres restaurants japonais à Paris, et cela n'a pas cessé d'augmenter.”

Ce n’est qu’à la fin des années 80 que le quartier est vraiment devenu japonais. Le nombre de japonais parisiens grandissant et ces dernières années l’explosion de popularité de la pop culture japonaise ont été autant d'élément qui ont contribué à l’évolution du quartier.

La rue Sainte-Anne au cœur du quartier japonais

Pourquoi peut-on parler de “quartier japonais” et qu’est ce qui le caractérise ? Pour bien comprendre ce quartier il faut s’y rendre et se promener le long de la rue Sainte-Anne (longue de 400m), de la rue des Petits-Champs et dans d’autres rues aux alentours (Rue d’Argenteuil, rue des Pyramides, rue Saint-Augustin par exemple) car c’est ici que tout se passe. Certes le quartier n’est pas immense et reste entrecoupé de boutique et restaurant français (la rue Sainte-Anne est une exception) mais il propose tout de même une petite évasion au pays du soleil levant, surtout pour vos papilles.

Mais en dehors des restaurants, il est possible de trouver entre autres; épiceries japonaises (Kioko, K-Mart), boulangerie japonaise (Aki), agence immobilière japonaise (Paris Fudosan), banque avec personnel japonais (LCL Opera), agence de voyage japonaise (HIS, MyBus, TabiStation), internet-café reservé aux japonais, karaoké japonais (Yuu, Ai), coiffeurs japonais (Hoshi Coupe), librairie japonaise (Junkudo, Book Off) et même les locaux d’un bi-mentuel japonais distribué gratuitement dans Paris. Car oui dans toutes ces petites boutiques du quartier japonais il est possible de mettre la main sur 2 journaux bi-mentionnel exclusivement japonais (New Diegest et OVNI), destinés aux japonais vivant en France. Ces 2 publications proposent pas mal de petites-annonces emplois, logement, et jouent donc un rôle important pour les japonais qui arrivent à Paris. Je ne pense pas que l’on puisse trouver des journaux français gratuits à Tokyo.

L'existence de tout ces services aux sein d’un même quartier permet à des japonais de venir en France et de vivre à Paris sans même parler un mot de français. C’est le cas de mon amie Yuuko qui m’explique “Je suis arrivé à Paris et j’ai réussi à trouver un travail et un appartement en moins d’une semaine, le tout sans même parler français.” Le cas de Yuuko n’est pas isolé et de nombreux japonais vivent à Paris dans un environnement presque exclusivement japonais (collègues de travail et amis japonais.) Bien sûr ces japonais sont souvent de passage et les emplois auxquels ils aspirent sont souvent précaires et fermés (le plus souvent dans un restaurant ou alors dans une agence de voyage, pour accompagner les touristes japonais de l'aéroport jusqu’à Paris), mais ils existent.

La rue Sainte-Anne et ses environs sont donc devenus des lieux de pèlerinage pour beaucoup de japonais et d’amoureux du Japon et de sa gastronomie. Le samedi matin est le jour des courses et les épiceries fourmillent de monde, alors que le soir venu les files d’attentes se multiplient devant les meilleures restaurant du coin. Cependant, il faut savoir que très peu de japonais vivent dans ce quartier. En effet les loyers dans le centre de Paris, particulièrement dans le quartier d’Opera sont très onéreux. C’est pour cette raison qu’on ne peut pas vraiment parler d’un “Little Tokyo” (en parallèle avec le Little Tokyo Californien des années 40).

A quelques pas de Paris

Outre Paris, la ville de Boulogne-Billancourt en Île-de-France accueille également de nombreux ressortissants japonais. Kazu Oguri, japonais arrivé en France en 2007 y a d’ailleurs fondé un club de sport japonais le “Nippon Sport Club”. Pour lui l’objectif est de permettre à ses compatriotes de pratiquer un sport, mais surtout de s'intégrer en France. Chaque dimanche, de nombreuse familles viennent s'échanger astuces et bons plans sur la vie en France autour du stade Le-Gallo de Boulogne.

Fin de notre aperçu sur le petit Japon parisien. Cet article est le premier d’une série sur les curiosités japonaises que l’on peut trouver à Paris. Certes ce quartier japonais n’est pas extrêmement grand et se résume à quelques rues, mais si vous en avez l’occasion venez vous y promener, vous serez à coups sûr étonné. Dans d’autres articles nous verrons plus en détail certains lieux et boutiques cités dans cet article. D’ailleurs n'hésitez pas à donner votre avis ou à parler de vos coups de coeur si vous faite partie des nombreuses personnes à alimenter les files d’attente des restaurants japonais de la rue Sainte Anne. Si vous avez un complément d’informations n'hésitez pas à me les faire parvenir pour agrémenter cet article.

Pour finir, une petite sélection d’ouvrages / publications pour compléter votre lecture :