Comme je vous l’annonçais récemment l’équipe de NihonBox s’envole très bientôt au Japon, alors forcément il fallait se pencher à un moment ou un autre sur l’épineuse question du visa. J’ai donc fait quelques recherches, réfléchi aux différentes possibilités puis choisi la solution de facilité, le Working Holiday Visa. Je vais donc vous présenter le fruit de mes recherches et vous expliquer mon choix.

A la recherche du bon visa

Lorsqu’on souhaite rester plus de 90 jours consécutifs au Japon, il est nécessaire d’avoir un visa. Il en existe différents types; visa étudiant, de  travail, familial, vous pouvez trouver la liste complète sur le site de l’ambassade du Japon.

Ces visas sont plus ou moins difficiles à obtenir. Par rapport à ma situation et avant de commencer mes recherches, j’ai pensé à plusieurs solutions : visa « époux », visa « Investor / Business Manager »  et le Working Holiday Japon.

Le visa époux  : étant pacsé à une japonaise et après avoir lu sur le site de l’ambassade du Japon « Nous invitons les personnes se trouvant dans cette situation [le pacs] à contacter directement un bureau de l’immigration au Japon afin de lui exposer la situation et se renseigner sur la possibilité d’obtenir un « CERTIFICATE OF ELIGIBILITY ». », je me suis dit, sans grande conviction qu’il y avait une chance d’obtenir ce visa. Normalement c'est un Visa réservé aux personnes mariées, mais après tout le site de l'ambassade laisse un peu d'espoir. Nous avons donc appelé l’immigration au Japon, mais ils ne semblaient même pas connaître le PACS  et surtout, ils nous ont dit qu’il n’y avait pas moyen d’obtenir un visa de ce type sans mariage. Il est donc plutôt difficile de savoir ce que le site de l’ambassade du Japon veut dire avec la phrase citée plus haut, si ce n’est « mariez-vous ». En revanche il est possible, sous conditions, pour un japonais pacsé à un français d’obtenir un Visa vie privée et familiale en France.

Visa Investor / Business Manager : C’est un visa que l’on peut obtenir quand on établit une société au Japon ! Chouette, c’est justement ce que je compte faire ! Sauf que pour obtenir ce visa il y a des conditions à remplir : pour le « visa Investor », il faut investir 5 millions de Yen (~37 000€) dans le capital d’une société ou employer 2 japonais (ou 2 étrangers avec un permis de travail). Pour le visa Business Manager, il faut 3 ans d’expérience dans le management et un salaire équivalent à un japonais qui effectuerait les mêmes tâches. Malheureusement toutes ces conditions étant difficiles à remplir financièrement, j’ai dû pour l’instant renoncer à l’idée d’obtenir ce visa.

Un peu résigné mais pas vaincu, je me suis donc dit que pour commencer l’aventure japonaise, la seule solution était dans un premier temps le Working Holiday Visa.

Le Working Holiday Visa

Le Working Holiday Visa (WHV ou PVT en Français, Permis Vacances Travail) est un Visa assez simple à obtenir si l’on respecte les différentes conditions d’éligibilité et si notre demande est cohérente. Il est destiné aux jeunes de 18 à 30 ans et permet de rester au Japon pendant 1 an,  non renouvelable.

L’une des choses à retenir lorsque l’on prépare un dossier de PVT Japon, c’est que le but principal de ce Visa est de découvrir le pays, faire du tourisme et de dépenser de l’argent sur place etc. Il ne faut pas laisser penser à l’examinateur de notre dossier que l’on pourrait se servir de ce visa comme d’une porte d’entrée définitive pour le Japon.

Les conditions à remplir pour pouvoir demander ce Visa sont assez claires et simples :

  1. Vous devez avoir entre 18 et 30 ans (inclus) lorsque vous présentez votre demande
  2. Vous devez respecter les termes de l’accord bilatéral (entre la France et le Japon)
  3. Ne pas être accompagné d’enfant
  4. Ne pas avoir bénéficié d’un PVT Japon dans le passé
  5. Avoir un certificat médical qui atteste de votre bonne santé

Si vous respectez toutes ces conditions, alors il faudrait préparer un petit dossier de demande. Voici la liste des pièces à fournir :

  1. Votre passeport, valable pendant toute la durée de votre PVT
  2. Le formulaire de demande du PVT complété
  3. Une photo d’identité récente (moins de 6 mois)
  4. Un justificatif de votre banque qui prouve que vous avez 4500€ sur votre compte (cette somme peut changer, je vous invite à aller voir sur le site de l’ambassade) ou 3100€ + un billet d’avion avec date de retour modifiable.
  5. Une lettre qui explique les origines de votre intérêt pour le Japon
  6. Le programme détaillé de votre séjour au Japon
  7. Un CV (il y a un modèle sur le site de l’ambassade)
  8. Un certificat médical de moins d’un mois pour prouver que vous êtes en bonne santé

Comme vous pouvez le voir il n’y a rien de bien sorcier à fournir pour obtenir ce Visa. Il faut quand même se pencher assez sérieusement sur la lettre « de motivation » et sur le programme du séjour, car ce sont ces document qui feront la différence lors de l’examen de votre demande.

Obtenir son PVT Japon

Si vous remplissez toutes les conditions pour avoir votre PVT, la décision sera faite sur la cohérence de votre demande. En effet, les personnes qui inspectent votre dossier regardent en détail votre programme, qui fait aussi office de budget. S’ils jugent que vous n’aurez pas les ressources nécessaires pendant votre séjour au Japon, ils refuseront votre demande. Il faut donc garder à l’esprit que c’est un visa principalement touristique et qu’il faut avoir suffisamment d’argent pour réaliser ses projets. Voici quelques conseils par rapport à la lettre et au programme :

La lettre sur les origines de votre intérêt sur le Japon :

Vous devez y expliquer pourquoi vous voulez aller au Japon.  Ça ne sert à rien de d’écrire un roman, pour ma part j’ai juste fait 3 petits paragraphes pour un total de 250 mots. Le plus important, c’est d’être sincère. Vous pouvez parler de l’aspect culturel du Japon, de la langue, de votre envie de tout approfondir. Il faut juste éviter de donner des détails qui pourraient se retourner contre vous. Ne parlez pas de votre copine japonaise qui vous attend au Japon, ne dites pas que vous souhaitez travailler au Japon sur le long terme, ne parlez pas de votre blog sur le Japon ou de ce genre de chose un peu personnel. Dans ma lettre je n’ai pas dit que j’étais pacsé à une japonaise et que je souhaitais monter une société sur place, mon dossier aurait été recalé tout de suite. Restez assez général, mais sincère.

Le programme de votre séjour au Japon :

C’est un document assez important car c’est à mon avis là-dessus que tout se joue. La clé pour réussir son programme est de ne pas trop se prendre la tête et de rester cohérant.  Il sert surtout à prouver que vous êtes lucide sur le coût de la vie au Japon et que vous n’allez pas vous retrouver sans ressources, perdu au milieu du Japon. Il faut y indiquer, suivant ce modèle, les endroits où vous allez résider et les activités que vous allez y faire. Ce programme est juste informatif et vous n’êtes pas obligé de le respecter scrupuleusement une fois sur place.

Pour faire mon planning je me suis pris une petite soirée. Pour faire simple, j’ai listé les principales villes que je voulais visiter au Japon, puis pour chaque ville j’ai listé les principaux lieux culturels et touristiques. Pour chaque ville j’ai recherché les guest house les moins chers, et pour les visites j’ai indiqué le coût du transport pour s’y rendre + le prix de l’entrée.  Enfin, pour chacune des villes dans lesquelles vous allez rester,  il est préférable d’indiquer des petits jobs que vous pourriez faire pour augmenter votre capital. Le grand classique c’est de dire que vous voulez donner des cours de français, en indiquant des sources pour trouver des étudiants (getstudents.net,  enjoy-lesson.com, findstudents.com), mais vous pouvez indiquer n’importe quel autre travail. Pensez juste à dire comment vous aller trouver ce travail avec une estimation du revenu, ils aiment bien quand on cite des sources, ça prouve que l’on a fait des recherches.

A la fin de votre programme, faites un récapitulatif global de votre budget en indiquant le total de vos salaires sur place +  votre capital de départ (la somme sur votre justificatif bancaire) puis retirez-y les dépenses courantes et les dépenses de vos visites. Le but du jeu est d’arriver à un montant positif à la fin du calcul. Les dépenses à ne surtout pas oublier :

Après avoir rassemblé tous les documents, il ne vous reste plus qu’à vous rendre au consulat / ambassade dont vous dépendez. Concrètement, lorsque j’y suis allé, ça s’est passé comme ça :

Tous les demandeurs de Visa attendent assis devant un guichet et s’y présente lorsqu’on les appelle. Lorsqu’une personne a fini de remettre son dossier, la dame du guichet s’absente quelques minutes (2/3 minutes) pour remettre le dossier à un inspecteur en arrière-boutique et revient surtout avec le « Oui » ou « Non » de la personne précédente. En effet, il ne faut que quelques minutes à l’inspecteur pour savoir si un dossier est valide et accepter ou non la demande. Vous savez donc tout de suite si votre demande est acceptée. Je suis arrivé vers 9h20, et j’étais la 3ème personne de la file d’attente. L’ambassade du Japon à Paris ouvre à 9h30 et à 9h53 j’étais dehors avec mon ticket gagnant ! J’ai même eu le droit à un « très bon programme » de la part de la guichetière. Il ne me restait plus qu’à revenir 3 jours plus tard pour récupérer mon PVT accolé à mon passeport !

Vous avez 1 an pour activer votre PVT, c’est automatique à votre arrivée à l’immigration au Japon. Vous pouvez ensuite rester 1 an au Japon suite à cette activation.

Bon courage à tous ceux qui souhaitent se lancer dans l’aventure. Le PVT Japon n’est pas difficile à obtenir, surtout que les quotas accordés ne sont jamais atteint. Gardez simplement à l’esprit ces conseils : c’est un visa avant tout touristique, ne donner pas d’informations qui pourraient se retourner contre vous, à savoir des choses trop personnelles et enfin soyez cohérent dans votre planning et votre budget, prouvez-leur que vous aurez les ressources nécessaires sur place.  Si vous avez des questions n’hésitez pas à poster des commentaires.